Est-il possible de se lancer dans la vente en ligne sans expérience ? Suny, marque lyonnaise de t-shirts éco-responsables, nous donne la réponse. Laëtitia et Stéphanie, les deux sœurs co-fondatrices, nous racontent leur parcours, succès et embûches.
En 2019, les deux sœurs stoppent leurs carrières respectives et lancent Suny, une entreprise on ne peut plus familiale. Elles misent sur l’expertise de Laëtitia dans le textile et créent leur site de vente de t-shirts éco-responsables.
Peu de temps après le démarrage, le bouche-à-oreilles les encourage à contacter l’ENE pour obtenir de l’aide dans leur développement sur internet. Après avoir suivi le programme Atouts Numériques, elles reviennent sur les grands jalons de leur entreprise.
Nous avions des métiers loin du digital : Stéphanie était juriste dans le secteur pharmaceutique. Laëtitia avait déjà un pied dans le métier et travaillait dans la mode pour enfants. Gérer un site et la communication digitale, on ne savait pas faire du tout !
On arrivait à un moment de nos carrières où nous cherchions du sens ailleurs. Nous avons adoré nos jobs pendant des années, mais nous souhaitions revenir à des dimensions de petite entreprise familiale.
À un moment nous avions toutes les deux les mêmes envies et nous avons fait le choix de nous appuyer sur l’expertise de Laëtitia pour développer un projet avec du sens : aller vers une mode éco-responsable (coton bio, label GOTS, série limitée, qualité…), et réaliser régulièrement des collaborations avec des marques partageant les mêmes valeurs que nous et en faveur d’associations portant des causes qui nous touchent.
Ça peut paraître dingo de partir dans les t-shirts… Mais le “beau basique” avec la bonne couleur, la bonne qualité et la bonne coupe, il n’est pas simple à trouver ! Au démarrage, une enquête nous a permis de confirmer que l’idée plaisait bien au public cible.
On a beaucoup travaillé avant de lancer le site. Il a fallu réfléchir durant plus d’un an pour construire une vraie identité de marque, développer les bons personas etc.
On a réfléchi ensemble à ce qu’on aime. Pour fabriquer le produit idéal, on a fait tricoter une maille spécifique pour nous et nous avons fait des tests pour que la matière soit comme on aime : solide, qui ne bouloche pas, douce… Grâce aux commentaires clients, on se rend compte que c’est ce qui plaît à notre clientèle actuellement.
Depuis le départ, notre idée était que le site soit le vecteur de distribution principal.
Ce qui ne nous a pas empêché de travailler en complémentarité avec des actions physiques : on a quelques boutiques revendeurs à Lyon, Chamonix, l’Île de Ré, et d’autres bientôt. On participe aussi à quelques pop-ups.
Si l’objectif est de faire monter en puissance le site, nous gardons l’esprit ouvert aux autres modes de distribution
Notre site est sur Shopify. On partait de loin sur ce sujet. Au départ, on a lu beaucoup de blogs : c’était difficile de se faire un avis, car le langage est très spécifique et les sons de cloches sont différents.
Dans notre entourage, nous connaissions quelqu’un qui lançait une boutique en ligne avec Shopify, et c’est ainsi que nous sommes parties sur cette solution, en travaillant avec le même prestataire.
Cela a été conforté en échangeant avec d’autres personnes dans la mode qui utilisent très souvent ce système.
C’est un choix que nous ne regrettons pas du tout. Ce CMS me permet d’être hyper autonome sans connaissances techniques.
On paie donc un abonnement tous les mois et un pourcentage sur les ventes. Au démarrage, on ne pensait pas avoir à payer un abonnement… Nous comprenons maintenant que c’est indispensable, car cela permet d’avoir un véritable support à notre disposition en cas de besoin (maintenance, débug…).
Lorsqu’on a fait le site avec Ludovic, notre prestataire Shopify, j’ai beaucoup appris à ses côtés… L’idée était qu’il crée l’arborescence, mais que je sois autonome sur le site à la fin. Shopify est assez intuitif et facile d’utilisation alors nous démarrions plutôt sereines.
Les premières prises en main et les changements de collections m’ont donné, et me donnent encore, de beaux moments de stress. Lors des premiers couacs, on s’est appuyées sur notre webmaster qui nous a toujours dépanné rapidement.
Pour les novices comme nous, un petit conseil : il est préférable de choisir un thème de site développé par le CMS. Pour notre part, nous avions choisi un thème de site développé par un développeur tiers et non par Shopify. Cela complique les choses au niveau du backoffice, où nous avons deux interlocuteurs différents selon les problèmes rencontrés (Shopify et le développeur du thème).
On savait bien qu’on allait devoir mettre en œuvre certaines actions de communication et on a appris en avançant, au fil de discussions et en échangeant avec d’autres professionnels de la vente en ligne.
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Pour les réseaux sociaux, je me suis documentée dès le départ, en lisant des ouvrages de référence pour débutant. Cela m’a permis d’avoir de bons réflexes : construire un planning bien organisé, être claires sur notre ligne édito…
Côté référencement, j’ai fait comme tout le monde : j’ai lu des articles sur le web qui ne m’ont pas forcément aidé à y voir plus clair. J’ai donc ajusté le tir avec de la pratique, de la persévérance et avec les conseils qu’on m’a donnés.
Et puis j’ai connu l’ENE en discutant avec une amie et on a suivi pas mal de modules qui nous ont beaucoup aidé.
On a fait au démarrage beaucoup d’actions non-publicitaires (jeux concours, pop-ups éphémères, un peu de presse…). Ensuite, un certain nombre de partenariats avec des influenceuses. On ne travaille que récemment avec des publicités.
Notre démarche publicitaire est très structurée en exploitant les outils de Facebook pour nous permettre d’évaluer et d’améliorer nos performances. C’est un job d’ajustement au quotidien. On perçoit ces actions comme de l’acquisition de notoriété et non pas un moyen à long terme de faire vivre la marque.
Et plus largement, le travail de notre photographe nous permet d’avoir une super matière première pour communiquer (@marine.palayer.photo.) Les visuels, tant sur le site que pour la communication sont très importants et c’est un poste à ne pas sous-estimer quand on vend en ligne.
Lors du premier confinement on a identifié beaucoup de problèmes d’ergonomie et l’absence d’éléments indispensables en e-commerce. Ce chantier réalisé par nos soins, avec l’aide de l’ENE, nous a permis de passer un premier cap.
Le second cap a été passé avec un programme d’accompagnement dédié aux jeunes marques dans la mode (IAMFASHION). Il nous aide entre autres à mettre en place des automatisations sur le site : on développe la croissance de nos abonnés newsletters, on met en place un chat, on optimise les images…
Les prochains défis, c’est d’inscrire la marque dans le temps, de se faire connaître de façon plus large comme une marque responsable, proposant de beaux basiques intemporels, et de construire une entreprise durable.
Nous abordons cela de façon plutôt sereine, mais avec un pilotage réfléchi : nous travaillons avec des tableaux de bords, en suivant des indicateurs mensuels précis.
J’adore ce qu’on fait aujourd’hui, même si on est dans le digital on n’est pas du tout déshumanisées : on rencontre et on interagit très régulièrement avec nos clients. On ne laisse jamais un message sans réponse, je pense qu’on peut avoir un site et créer du lien.
Il faut faire les choses avec son cœur, en gardant une bonne dose de raison et en étant préparé à vivre des montagnes russes émotionnelles… Notre force pour y faire face est d’être à deux.
Notre mantra pour garder la pêche : “A chaque jour suffit sa peine”.
Un immense merci à Laëtitia et Stéphanie pour ce témoignage qui devrait, nous l’espérons, être parlant pour beaucoup d’entre vous !
Pour retrouver Suny, rendez-vous sur :
Le site : suny-suny.com
Facebook : www.facebook.com/sunyofficiel
Instagram : @suny_officiel