Un nom et une enseigne qui détonnent, un discours accessible et du numérique à tous les étages : nous avons été ravis d’accueillir Blaise VAVRO lors de Connect’ ton Commerce.
Passant de la cave Vavro et Co, (installée depuis plus de 15 ans dans le 6ème arrondissement de Lyon) à un projet innovant et multi-boutique, Blaise souhaite offrir quelque chose de nouveau dans le monde des cavistes. Il nous a livré le récit inspirant de sa vision des liens ténus entre les outils numériques et les boutiques physiques.
Après une quinzaine d’année dans la même boutique, nous avions encore envie d’entreprendre. Fort du constat que le marché du vin et la forte inflation des prix fait s’éloigner l’esprit de partage du produit, nous avons voulu faire quelque chose de différent. Notre esprit c’est la découverte, la rencontre, l’échange, et non de vendre les grands classiques.
En analysant notre marché, nous nous sommes rendu compte que plus de 80% du vin est toujours vendu en supermarché et que la moyenne d’achat est de 7 à 9€.
Le projet des Canons vise à ouvrir des boutiques connectées, jeunes et accessibles. Ces deux dernières années, nous avons ouvert 10 boutiques éphémères dans des lieux iconiques pour installer la marque. Aujourd’hui nous disposons de deux boutiques permanentes : à côté de la place Bellecour et au centre commercial Saint-Genis 2. Nous sommes quatre personnes à plein temps sur ces boutiques.
Le numérique est à la base notre réflexion. De nos jours, quoi que l’on vende, il faut a minima un site vitrine et des outils de communication digitale. Nous sommes convaincus que nos clients rentrent dans nos boutiques par Instagram, par Facebook, par Google… Le multicanal est devenu essentiel.
L’investissement numérique est aujourd’hui notre premier poste d’investissement. Nous collaborons avec un prestataire externe au large portefeuille de compétences. Il nous a développé un site qui puisse répondre aux besoins de une, dix ou cent boutiques !
Nous souhaitions dès le départ un site ludique pour intéresser les gens qui ne connaissent pas le vin. Le second objectif était de les aider à sélectionner les produits qu’ils aiment. Le stock est également géré en direct, via une synchronisation entre les caisses et le stock du site. Nous avons dû sortir des CMS traditionnels du type WordPress pour développer un site sur-mesure qui réponde à nos besoins très spécifiques.
Glouman est la star de notre site, et de toute notre communication ! C’est un petit personnage fun, souvent légèrement vêtu. Nous l’avons fait dessiner par un illustrateur. Il vous pose des questions sur vos goûts pour vous créer un profil.
Après création de votre profil de dégustateur, Glouman peut vous proposer, parmi notre sélection, les vins correspondant à vos attentes.
Glouman est aussi présent sur notre deuxième site internet dédié à nos clients pros : La Boite à Canons. Nos clients peuvent offrir des box de vin en cadeau d’affaire et c’est le client final qui peut choisir ses produits.
Pour mettre en place cette mécanique innovante, nous avons pu compter sur le soutien financier de BPI France.
Nous ne décrivons jamais un vin. Nous racontons l’histoire et la philosophie de nos produits, et celle des gens qui font le vin. Comme nous ne produisons pas, il nous est plus difficile de communiquer sur nos coulisses et nos savoir-faire.
En deux ans, nous avons réuni 1300 abonnés Facebook et bientôt 2000 sur Instagram. Pour gérer ces réseaux, nous nous appuyons sur Julie, associée avec nous, qui consacre une partie conséquente de son temps à gérer nos différents canaux et leurs agencements.
Notre communication est essentiellement là pour ramener des clients en boutique. Nous organisons des événements uniquement via les réseaux, comme « Devenez Canoniste Professionnel ! » qui propose à nos clients de rejoindre une véritable session de dégustation pour sélectionner les prochaines bouteilles de la cave. Si des bouteilles ressortent particulièrement de ces dégustations, nous les mettons en boutique.
Enfin, nous travaillons beaucoup sur la constitution d’un fichier client. En deux ans, nous avons récolté plusieurs milliers d’adresses !
Bien sûr ! Cela passe notamment par de la vidéo, même si cela demande plus d’effort.
C’est la force et la plus-value de notre enseigne : nous connaissons tous les vignerons dont nous vendons les bouteilles. Nous exploitons au maximum ces connaissances dans notre communication. C’est pourquoi nous ne vendons que très rarement des vins étrangers.
De façon à conserver notre ton, je m’occupe de la rédaction. Nous travaillons ensuite en binôme avec Julie qui m’oriente sur des thématiques et gère les envois. Nous ajustons nos pratiques au fil de nos expériences pour déterminer le meilleur programme, le meilleur jour, la meilleure heure… De la même façon que pour les publications sur les réseaux sociaux !
La régularité est très… irrégulière : nous avons des saisons fortes avec plus d’envois, jusqu’à une par semaine. Nous envoyons autrement autour d’une à deux newsletters par mois.
Les résultats sont là : lorsque nous faisons des mises en avant de certains produits, un effet est ressenti sur les ventes.
En très grande partie via notre lien physique en boutique. Nos clients donnent assez facilement leur adresse mail lorsqu’ils sont passionnés par le vin et qu’ils sont bien conseillés.
Tout fonctionne avec notre système de caisse et notre site internet. Nous utilisons beaucoup ce système. Les clients arrivent souvent en disant « j’ai bu un vin que j’avais acheté chez vous mais je ne l’ai pas pris en photo et j’ai oublié… ». Notre historique nous permet de le retrouver ! C’est également un argument pour récupérer une adresse mail.
Nous avons aussi un système de fidélisation avec un pourcentage d’achat qui se met sur une cagnotte.
La livraison est la clé, notamment en centre-ville pour faciliter le transport dans des secteurs où il est complexe de se rendre en voiture. Ça nous semble un service qui est dans les mœurs : on a faim, on commande une pizza, on se fait livrer, on veut une fringue, on se connecte, on se fait livrer… Pourquoi est-ce qu’on ne se ferait pas livrer du vin au centre de Lyon ?
Nous étudions actuellement les solutions de livraisons que nous pourrions mettre en œuvre. Sans pour autant devenir « vendeurs internet » : les achats en lignes sont liés aux zones de chalandises des boutiques et les expéditions classiques seront un plus.
Nous n’avons pas vocation à inonder le marché français. Au niveau national les purs players dans le vin sont très forts, la concurrence est rude. Les coûts par clic des pubs Google Ads sont très élevés. La pub Facebook reste dans nos réflexions pour sa dimension locale.
Plus généralement, nous nous forçons à réfléchir en considérant tous nos canaux physiques et numériques. Lorsqu’une mise en avant est réalisée en boutique, elle doit également figurer sur nos autres canaux : réseaux sociaux, newsletter, blog…
Un grand merci à Blaise VAVRO. Nous retiendrons que sortir des codes traditionnels de son secteur et considérer le numérique au même niveau que ses boutiques physiques peuvent être les ingrédients d’un cocktail réussi.
N’hésitez pas à parcourir nos derniers témoignages pour en apprendre plus sur la façon dont le commerce s’empare du numérique.
Retrouvez également tous les éléments mentionnés et la sélection de vins des Canons sur leur site web.