La Chouette Curieuse est une boutique spécialisée dans le dépôt-vente de vêtements et d’accessoires d’occasion située dans le 7ᵉ arrondissement de Lyon.
La Chouette Curieuse est une boutique écoresponsable qui a 3 activités : dépôt-vente de vêtements et d’accessoires, vente de bijoux de créateurs locaux et organisation d’ateliers créatifs. Le métier principal de l’entreprise reste le dépôt-vente de vêtements d’occasion. Il s’agit d’un marché en pleine croissance : le phénomène de seconde main a pris de l’ampleur, car il correspond aux valeurs éthiques de la nouvelle génération.
À l’occasion de Connect’ ton Commerce 2021, Léonie LEDY-LEPINE nous explique comment La Chouette Curieuse a développé son commerce et fait la promotion de ses événements en utilisant des outils digitaux.
Nous sommes une petite équipe : 2 vendeuses à temps partiel et une alternante qui a la charge de l’évènementiel et de l’animation des réseaux sociaux.
Le projet a été lancé il y a 5 ans et la boutique est ouverte depuis 4 ans avec une période récente de Covid qui a été complexe pour notre jeune entreprise. Dans un premier temps je vendais en ligne sur un site e-commerce que j’ai réalisé seule. Après cette première phase, j’ai cherché un local pour poursuivre l’aventure.
Aujourd’hui, c’est vraiment la boutique physique qui est mise en avant dans toute notre communication.
La boutique se veut moderne et tendance. Nous avons souhaité dépoussiérer l’image du dépôt-vente, et s’adresser à toutes, novices ou pas. L’objectif est de donner envie de consommer seconde main. Nous avons eu du mal à faire financer notre projet, car l’image du dépôt-vente était un peu « passée ».
L’arrivée de Vinted a aussi boosté la tendance de la seconde main et éduqué une cible non habituée à cette pratique. Ce n’est pas vraiment un concurrent car, sur Vinted le client doit lui-même mettre en ligne de l’article, négocier les prix, assurer le conditionnement et l’envoi du colis. Tandis que chez La Chouette Curieuse, nous assurons ces services pour le compte du vendeur. Nous sommes un peu un service de simplification.
J’ai créé un site web marchand, dès le lancement de l’activité. C’était impératif afin de pouvoir montrer le positionnement de l’entreprise et mettre en valeur notre identité de marque. Les clientes peuvent ainsi « voir » et mieux se représenter l’esprit de la boutique. Nous sommes également présents sur plusieurs réseaux sociaux et plus particulièrement sur Instagram et Facebook. Impossible d’avoir un commerce sans vitrine digitale !
Nous n’avons pas, comme un commerce classique, un stock par saison : nous travaillons en flux tendu en fonction des arrivages. Nous avons entre 20 et 150 pièces nouvelles par jour.
Nous sommes très actives sur les réseaux sociaux. Les nouveautés sont mises en valeur sur une bulle « nouveautés » et les clients peuvent ainsi voir les arrivages, les looks proposés. Les clientes nous contactent pour savoir si les produits sont en stock et pour les réserver. La communauté est très réactive, les clientes voient rapidement les pièces et nous contactent dans la journée. Les acheteuses réservent les articles directement, via le site ou sur Instagram. En cumul, les outils numériques génèrent environ 20 % du CA dont seulement 5% pour le site marchand.
Nous donnons la possibilité d’acheter en ligne mais le chiffre d’affaires généré reste marginal, notre stock est trop important par une saisie systématique. Le site e-commerce ne représente que 10 % de notre stock de vêtements disponibles. De plus, le stock tourne très rapidement, 30 % des pièces se vendent en moins de 48 heures. L’investissement sur la saisie des données et les photos n’est pas réaliste. Nous choisissons seulement quelques pièces à mettre en valeur.
Les clients ont le choix entre le commerce de proximité et bien entendu internet. Il faut donc proposer les deux canaux, c’est maintenant impératif, mais surtout il faut donner du sens pour le client et proposer une expérience d’achat.
Nous travaillons beaucoup la fidélisation, nous avons maintenant plus de 3000 abonnés sur nos réseaux sociaux et ce sont des vraies personnes, une vraie communauté et en aucun cas un achat d’abonnés. Il faut tout mettre en œuvre pour animer sa communauté, la rendre active, et l’impliquer dans la vie de notre commerce. Notre communication est vraiment humanisée ce qui nous rapproche de notre clientèle. Les clients se sentent acteurs de notre commerce, comme par exemple sur le choix d’intégrer une marque ou un type de produit, nous les sollicitons pour avoir leur avis, nous leur proposons des choix de looks, des votes, des quizz, des concours, etc.
C’est cet engagement de la communauté qui nous a sauvé pendant les confinements car nous avons fermé 6 mois, nos clientes croient en notre concept et nous ont soutenu en achetant des cartes cadeaux pendant cette période. Elles nous ont aidées car elles nous connaissent, aiment notre magasin et notre équipe.
Il faut bien identifier sa/ses cible(s) de clients et ne pas se perdre sur des supports qui ne rassemblent pas la cible principale visée. Par exemple, nous sommes présents sur Facebook, car il reste incontournable pour une partie de nos clientes, mais nous avons peu d’investissement sur ce réseau qui est plus ancien, plus compliqué à animer et dont l’impact est plus faible pour nous.
Le domaine bouge sans cesse et il faut écouter les jeunes ! Ce sont souvent mes salariés qui me poussent sur des usages que je ne connais pas :
Par exemple, elles m’ont poussé à faire des Réels (vidéos) sur Instagram qui marchent bien. Ce n’est pas simple et cela demande du temps pour faire une vidéo de qualité. Avec l’évolution de l’algorithme d’Instagram, ces contenus sont beaucoup plus mis en valeur actuellement que les photos. Chaque vidéo prend environ 3 à 4 heures de rushs, suivi par du montage pour avoir un contenu de qualité. Nous publions environ une vidéo tous les quinze jours.
Nous n’utilisons pas la publicité payante. Nous sommes constamment sollicitées par des influenceurs. Nous travaillons parfois avec eux sous la forme de partenariats lorsque nous trouvons un intérêt commun. Nous ne sommes pas intéressés par un message sponsorisé sans y mettre du sens. Nous avons par exemple prêté des tenues à une blogueuse pour qu’elle puisse faire ses propres shooting photos, mais pas de dépendance financière, on veut rester fidèles à nos valeurs.
Cela prend du temps, il faut former l’équipe pour qu’elle soit volontaire. Il faut mettre du sens dans le travail à faire, leur en montrer l’importance pour leur donner envie de s’investir.
Il est impératif de définir un cadre concernant la charte graphique et la ligne éditoriale. Il faut être vigilant sur ce point pour garantir l’image de l’entreprise et ne pas en sortir pour ne pas déstabiliser vos clients.
Enfin, il faut s’organiser à l’avance avec un calendrier éditorial précis en lien avec l’actualité ou les évènements habituels (Saint Valentin, Halloween…) et s’y tenir.
Un grand merci à Léonie LEDY-LEPINE pour le temps consacré à ce témoignage.
Si vous aussi, vous souhaitez développer les différents outils digitaux pour valoriser votre activité, n’hésitez pas à contacter un conseiller de l’ENE pour en parler.